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Les principales doctrines des relations internationales

La sphère de relations internationales évolue entre équilibre et changement, interdépendance et dépendance, par conséquent les phénomènes internationaux ne peuvent se comprendre qu’au travers d’un pluralisme théorique, seule réponse à des réalités multiples.

Les principales doctrines des relations internationales
La sphère de relations internationales évolue entre équilibre et changement, interdépendance et dépendance, par conséquent les phénomènes internationaux ne peuvent se comprendre qu’au travers d’un pluralisme théorique, seule réponse à des réalités multiples. 
Les grandes conceptions sont les conceptions réalistes, conceptions fonctionnalistes et conceptions marxistes des relations internationales et on montrera l’émergence d’un consensus doctrinal. 
Section 1 : La conception réaliste des relations internationales 
Cette conception classique s’appuie sur Thucydide, Machiavel, Hobbes et Clausewitz et développe l’idée d’une société internationale dominée par les relations politiques entre Etats. 
Chaque Etat faisant prévaloir son intérêt au moyen de sa puissance par le recours à la diplomatie ou par défaut à la guerre.

Aux Etats-Unis dans l’entre deux guerres se développe des conceptions utopistes. 
Elles sont nées après la première Guerre Mondiale et le désir à l’époque était de comprendre l’origine de cette guerre meurtrière et de bâtir une société pacifique. 
C’est une vision optimiste. 
Cependant, ces conceptions utopistes ont trouvés leurs limites dans la seconde Guerre Mondiale. Après la seconde Guerre Mondiale, les préoccupations de l’ordre moral et normatif (le wilsonisme) font place à une vision plus réaliste des relations internationales. 
L’accent est désormais mis sur le caractère intrinsèquement conflictuel de la vie internationale. 
Ce courant réaliste est représenté par l’américain Morgenthau. 

Cette école réaliste évoque la thèse de l’état de nature entre les Etats et l’idée de l’anarchie internationale.
Autre idée, l’équilibre international avec l’idée que la scène internationale est régulée par une puissance. Autre idée, la spécificité de la société internationale au regard de la société politique interne. 
L’objet d’étude de ce courant réaliste est le facteur de la puissance, les relations diplomatiques et les conflits internationaux. 
Il considère la guerre comme tendance principale du rapport entre les Etats.
Il s’agit au fond de la philosophie de Hobbes sur la scène internationale. Son idée est que la société est régulée par l’affrontement et la force. 

On met l’accent sur les Etats et sur la puissance des Etats. 
Cette vision va être formalisée sur le plan scientifique dans l’entre deux guerres et surtout après la seconde Guerre Mondiale. 
Cette vision va être nuancée dans un premier temps par le néo réalisme qui va introduire d’autres acteurs que les Etats sur la scène internationale. 
La croissance des échanges internationaux tend à dépasser les rapports classiques d’Etat à Etat, c'est à dire les relations politiques. D’autres acteurs vont intervenir (économiques, etc…). Ce nouveau concept conduit à une autre vision, la vision fonctionnaliste des rapports internationaux. 
 
Section 2 : La conception fonctionnaliste des relations internationales 
Ce nouveau paradigme est fondé sur une vision universaliste du genre humain et de l’homme. Importance prise par l’intensification des relations économiques commerciales et culturelles au-delà des relations diplomatiques. Ce courant est dit transnationaliste et fonctionnaliste. 
La coopération des Etats s’opère dans des domaines de fonction spécialisés. Ce courant imprègne la théorie de l’interdépendance complexe, théorie née dans les années 1970 et dominante dans les années 1980. Cette théorie est axée sur la coopération des relations internationales. On a l’idée de société internationale, de coopération, de solidarité, etc…


Cette fonctionnaliste exclue toute séparation entre les sociétés. On a un champ continu, une seule société d’un bout à l’autre de l’univers. Cette vision privilégie tout ce qui permet les relations économiques et culturelles et également les acteurs internationaux tels les syndicats. Cette vision met l’accent sur l’étude des phénomènes d’interdépendance et de solidarité. Cette vision fonctionnaliste s’est construite par opposition à la vision réaliste. 
Le transnationalisme tend à se substituer à l’interétatisme. James Rosenau et M. Merle représentent ce courant transnationaliste. Paradigme de la communauté universelle fondée sur les rapports humains et sociaux. Ici, l’école transnationale affirme le prima du social sur le politique et met l’accent sur les activités individuelles dans la formation du tissu international. Cette vision universaliste se retrouve chez Kant notamment. Cette vision fondée sur les échanges est aussi issue d’Adam Smith. 

Cette vision insiste plus sur l’harmonie que sur les conflits. 
Le néo-fonctionnalisme critique les fonctionnalistes et réintroduisent l’Etat dans les relations internationales. Le nouveau contexte va développer une autre approche fondée sur le concept 
d’impérialisme, il s’agit de la conception marxiste des relations internationales. Chacune des conceptions ont une part à dire sur la vérité des relations internationales.


Le néo-fonctionnalisme est une critique de l’école fonctionnaliste et vise à réintroduire la dimension politique dans ce processus de coopération voire d’intégration. Les experts et techniciens sont conscients de leurs buts politiques. Pour ces auteurs, une approche sectorielle et technicienne n’exclue pas une approche, une conception d’ensemble et réintroduit donc le champ politique. 
L’autre intérêt de ce néo-fonctionnalisme est qu’il vise à tempérer le pouvoir des techniciens, c'est à dire à éviter la technocratie. Après une Europe économique, on est dans une Europe politique, ce qui est plus délicat car on touche aux valeurs culturelles de chaque Etat. 
Le nouveau contexte d’expansion coloniale et de capitalisme va mener à la conception marxiste des relations internationales. 
Section 3 : la conception marxiste des relations internationales 
Ce troisième paradigme considère le monde comme partagé entre ceux qui font l’histoire et ceux qui la subissent. C’est une vision d’un monde inégalitaire d’une société internationale où règne une dépendance politique et économique fondée sur l’exploitation et la domination. Les relations internationales ne sont que la reproduction à l’échelle universelle des rapports sociaux et politiques internes. Le concept d’impérialisme est au coeur de la vision marxiste des relations internationales. Cette vision est développée par Boukharine et par Lénine. Elle s’est ensuite enrichie grâce aux analyses d’économistes marxistes anglo-saxons comme Jack Hobson. 
On a trois variantes à cette théorie :


- La doctrine soviétique développée par Boukharine. Dans cette théorie, le monde est divisé en deux camps : le camp de l’impérialisme (capitalisme) et le camp du socialisme avec l’URSS. Jdanov développe l’idée de conflit irréductible et permanent entre les camps. Les faits internationaux sont interprétés soit comme une agressivité de l’impérialisme, ainsi par exemple du colonialisme ou de la subversion idéologique de l’occident ou encore la construction européenne, l’OTAN ; soit comme une crise du capitalisme comme le chômage (crise de 1929), soit comme progrès du socialisme (nationalisation des entreprises ou décolonisation). L’impérialisme est ici le facteur explicatif des relations internationales. 
- Le néo-marxisme occidental né dans les années 1960 : On constate que l’impérialisme est toujours debout malgré les crises du capitalisme, les auteurs développent la notion « d’économie mondiale » dominée par les pays capitaliste et intégrant les pays socialistes. Ces auteurs néo-marxistes rejettent par conséquent la coexistence de deux systèmes socio-économique mondiaux, ils rejettent l’idée des deux camps. Le courant néo-marxiste est apparu à l’heure de la décolonisation. L’économie mondiale reste capitaliste et englobe toutes les nations tiers monde comme pays socialistes. 
Si Lénine est convaincu du bellicisme du capitalisme, les néo-marxistes soulignent au contraire la persistance de l’impérialisme et ses capacités d’adaptation à l’ère du néo-colonialisme. L’intégration économique a pris le pas sur les rivalités politiques et idéologiques. L’analyse de Lénine qui transpose le terme marxiste de lutte des classes au plan international a conduit d’une part à la doctrine de la coexistence pacifique qui vise à établir une compétition pacifique entre les deux camps et qui doit aboutir à la victoire du camp socialiste.
La distinction au sens pacifique entre d’une part Etat capitaliste et Etat socialiste et d’autre part l’internationalisme prolétarien. Cette analyse a développée également le thème de la dépendance qui est adapté aux pays du tiers monde. En effet, l’URSS trouve des alliés naturels car ils sont en situation de dépendance. L’URSS a mieux réussi dans sa lutte contre l’impérialisme dans sa forme coloniale (on a un succès de la doctrine à l’égard de l’Europe, puissance coloniale qui a conduit à son déclin) que contre l’hégémonie capitaliste des Etats-Unis d’amérique. 
L’URSS a développé son propre impérialisme à l’égard des pays de l’Est, les satellites de Moscou, avec le pacte de Varsovie. On peut observer l’émergence de conflits au sein même du camp socialiste : le conflit URSS/ Chine ou Chine/ Vietnam dans les année 50/60. On n’avait pas une vraie communauté socialiste. Au sein de ces conflits socialistes, la thèse du « socialisme dans un seul pays » ne semble pas se vérifier car on a des conflits entre les pays socialiste. 
- La théorie structurelle de l’impérialisme : cet impérialisme semble se structurer à l’image de la domination du capitalisme mondial. L’économie mondiale est bien une économie capitaliste : cela s’observe à l’égard la situation du tiers monde parce qu’il manifeste les inégalités structurelles entre 
nations. Le tiers monde est ainsi exploité après avoir été opprimé malgré son émancipation politique, malgré la décolonisation. 
On a deux postures possibles : soit renforcer la coopération et la solidarité internationale, c’est l’option solidariste voire réformiste, soit renforcer la lutte contre l’oppression et poursuivre le combat contre ce néo-colonialisme, c’est l’option révolutionnaire voire terroriste. Par exemple, le guevarisme de Che Guevara en Amérique latine, voit certains Etat contestataire qui l’ont été comme l’Iran, la Libye ou la Corée du Nord. 
Il y a les conceptions qui mettent l’accent sur les conflits voire les guerre (réaliste, marxiste), soit les conceptions de solidarité, d’harmonie, de coopération (le fonctionnalisme). 
Ces conceptions ont toutes une part de réalité mais pas totale… 

Section 4 : L’émergence d’un consensus doctrinal 
Il n’existe pas et il ne peut exister une théorie générale des relations internationales. Chaque vision porte un jugement de valeur sur la société internationale, on ne peut rendre compte en totalité de la complexité de la vie internationale. Toute doctrine reflète l’époque où elle a été formulée et le contexte international du moment. Chacune propose une théorie de l’histoire et des conceptions idéologiques particulières. 
Cependant, malgré cela, un accord général sur quelques concepts est possible. On a un concept de systèmes comme élément d’explication globale. 

Ce concept est tiré de l’oeuvre de théoriciens américains des années 1960 dont notamment Karl Deutsch. Cet auteur, dans sa théorie des communications, souligne que le développement des communications matérielles (union douanière, téléphone…) ou intellectuelles tend à l’homogénéisation des sociétés. 
Tout changement technologique a un fort impact quant à notre rapport au monde et à sa représentation. 
Avec sa théorie systémique, David Easton développe la théorie de Deutsch en mettant l’accent davantage sur l’équilibre que le changement, sur la stabilité que sur le mouvement. 
Selon cet auteur, on a un système caractérisé par le milieu interne et le milieu externe traversé par un milieu d’information qui crée une synergie entre les deux, entre le dedans et le dehors, une interaction entre une entrée de flux et une sortie de flux. 

Cet échange entre l’interne et l’externe tend à aboutir à une harmonie nécessaire à un équilibre global. 
Selon cette vision, tout système assure sa propre conservation, son propre équilibre. Cette théorie est tirée de la biologie, de la cybernétique. 
Appliquons cette analyse systémique aux relations internationales en intégrant différents paramètres : nombre d’acteurs publics ou privés ou encore la nature du système, homogénéité ou hétérogénéité des Etats. 
C’est une approche globale qui comprend tous les éléments et protagonistes intervenant au sein d’un système. La modification d’un élément ou le changement d’un acteur entraîne une réaction sur tous les autres éléments présents. 
Ainsi différents modèles sont tirés de cette analyse. Par exemple, le système unipolaire, c'est à dire un seul pole de décision (hyper puissance américaine depuis 1990). Egalement le système bipolaire (la Guerre froide). On peut affiner l’analyse en disant qu’il y a eu un système bipolaire souple avec le mouvement des non alignés (Etats sortis de la décolonisation). 

Aujourd’hui, on a plus de système bipolaire, et on a une certaine incertitude du monde international. On a eu plusieurs puissances avant 1994. 
On un accord sur la pluralité des acteurs internationaux (OIG, ONG, peuples, firmes multinationale), d’où la complexité des relations internationales. On a aussi un accord sur l’inscription des phénomènes internationaux dans leur contexte socio-historique. Un accord également sur le lien étroit entre la haute politique, la diplomatie, et l’étude de la gestion internationale des problèmes économiques, sociaux. La primauté du politique semble contestée par la capacité de nouveaux acteurs ou acteurs tiers qui peuvent imposer leur propre logique. Autrement dit, à ce schéma unitaire tend à se substituer un schéma complexe où les exigences du politique entrent en conflit avec d’autres exigences, notamment économiques. 
Les Etats doivent tenir compte des stratégies d’autres acteurs. La difficulté des études internationales tient au choc de ces logiques différentes. 
On a enfin un accord sur les limites de la neutralité scientifique dans l’étude des relations internationales. Autrement dit, les postulats philosophiques, idéologiques, sont à expliciter clairement. 

On a une illustration de la thèse du « choc des civilisations » développée par l’américain Huntington. Il affirme que les conflits à venir seront caractérisés par des conflits culturelles qui n’opposeront pas les Etats-nations mais les principales civilisations mondiales, à savoir la civilisation occidentale, slave, orthodoxe, islamique, indous confucéenne, japonaise, latino-américaine et enfin la civilisation africaine. Avec ce concept de civilisations, l’auteur identifie la fracture qui est source de tensions et il conclue que l’axe islamo-confucéen menace l’occident. 
Quelques critiques de Huntington : 
- Une civilisation ne peut être un acteur international autonome par-delà les Etats parce que cela ne se vérifie pas dans la réalité. 
- Importance apportée à l’intégrisme islamique alors que les clivages se situent au sein du monde musulman lui-même. 
- Huntington développe une vision statique et homogène des civilisations qui ne correspond pas à la réalité internationale. Cette réalité révèle plutôt leur caractère dynamique et hétérogène. 

A l’analyse de cet ouvrage, il semble que le postulat non avoué de l’auteur est de créer un ennemi, à savoir l’axe islamo-confucéen en lieu et place du communisme. Une théorie se doit d’être fondée sur une explicitation de ces postulats à défaut de les découvrir de manière implicite. 
Richard W Bulliet, dans son ouvrage « la civilisation islamo-chrétienne est basée sur l’avenir », vient préciser son approche sur le « choc des civilisations ». Il dit que la civilisation judéo-chrétienne est un concept récent qui date des années 1950 suite à l’holocauste de 39 - 45. Il montre enfin qu’il a existé jusqu’au XIVè siècle une civilisation islamo-chrétienne, ce qui nuance l’impossible relation entre l’orient et l’occident. 

Cette approche montre que les hommes ont davantage à faire avec un patrimoine historique, culturel, voire religieux commun qu’à s’affronter pour des raisons tenant à une prétendue impossibilité de communication, de relation entre peuple et civilisation. 
On remarque que les questions théoriques et doctrinales ont une place importante dans cette jeune discipline des relations internationales. Ce débat intellectuel est utile car il permet une progression rationnelle de cette discipline. D’où conséquence d’une méthode qui ne peut être que pluraliste pour appréhender la complexité de ces phénomènes internationaux. une méthode qui se doit d’être en rapport avec les faits observé. 

Toute théorie est une représentation du monde véhiculant de manière implicite ou explicite certaines valeurs. Elles servent de simples outils d’analyse en définissant son objet et ne répondant qu’aux questions qu’elle se pose. 
Il faut conserver un doute par rapport à l’hyper rationalisme qui vise à attribuer un sens précis aux phénomènes observés et observables.
Autrement dit, il faut éviter de voir dans une théorie la démonstration d’une rationalité objective et subjective. Il faut se garder de surestimer le rôle conscient des acteurs. Toute action humaine est soumise à des contraintes, elle est faite d’erreurs, d’ignorance, de négligences, d’imprévisions. 

Ce projet, si tant est qu’il soit organisé, se réalise rarement selon le schéma prévu ou attendu par les acteurs. On ne peut également déterminer une causalité certaine à tel ou tel phénomène. Si cela était possible, on pourrait maîtriser tout événement et prévoir son évolution. Les événements imprévus de 1980-1990 ont pris de cours tous les experts en relations internationales : ces derniers ne peuvent prévoir que le passé ! 
Les phénomènes internationaux sont marqués par l’indétermination due à la complexité de ces phénomènes. Devant toutes ces remarques, l’étude de ces phénomènes nécessite de faire appel à différentes approches : l’histoire qui permet d’analyser la formation de la société internationale, le droit décrit et structure les institutions qui stabilisent pour un temps la société internationale et enfin la géographie. 

Il faut pour cela un éclectisme méthodologique pour appréhender ces phénomènes complexes.
La science politique permet de faire la synthèse de ces différentes approches : c’est une discipline éclectique car elle fait appel à toutes les approches pour étudier l’objet des relations internationales.


Une société, c’est un groupe unit par des liens objectifs (droit commun) et subjectifs (passé commun). On peut parler d’une société interétatique ou transnationale. 
On aboutit soit à une réalité concrète basée sur un vécu et accepté par ses membres ou « état social », soit par une entité abstraite construite et saisie de l’extérieure ou « état de nature ». 
Selon la vue porté sur la société internationale, elle est un état social et ou un état de nature, c'est à dire une société soumise à certaines contraintes non voulues. Autrement dit, on peut dire que cette société internationale est à la fois une réalité et un concept, c'est à dire un objet d’étude qui peut être analysé de l’extérieur. 
La société internationale comme réalité établie des relations conscientes (on a un droit international voulu et accepté par les Etats, un droit du commerce international…) qui se formalisent par une sorte de « contrat social international ». La société internationale comme réalité est hétérogène, on a plusieurs acteurs, et cette réalité toujours en évolution. 

Ex : on a connu l’Europe des 6, maintenant c’est l’Europe des 25, ou bien de 50 à 200 Etats à l’ONU. La société internationale est un chantier à l’architecture inachevée. 

La société internationale est aussi un concept au sens ou certaines règles involontaires et inconscientes, non voulues, s’imposent à elle qu’elle le veuille ou non. 
Cette société internationale est soumise à certaines contraintes perçues par les observateurs extérieurs sur son fonctionnement et qui orientent son évolution. 
L’autre contrainte est le problème de sécurité qui pousse tout Etat à se protéger pour sa survie, soit une protection individuelle (dissuasion nucléaire), soit protection collective, notamment avec la charte de l’ONU. 

La puissance d’un Etat est fonction de sa géographie, de sa place dans l’ordre mondial. 
Autre contrainte, la nécessité de l’interdépendance économique, c'est à dire la nécessité pour l’Etat de s’ouvrir au commerce et échanges internationaux. Autrement dit, toute forme d’autarcie conduit à l’implosion de l’Etat (exemple du bloc communiste avec son économie fermée). 
Enfin, cette société internationale est une société politique au sens où seule l’approche politique permet de saisir sa complexité et surtout d’appréhender voire de maîtriser les contradiction de cette société. 
La politique associe « l’effort de la maîtrise sur les hommes ».

Toute contradiction est porteuse de sens et on ne peut que maîtriser, gérer les contradictions existantes dans toute société. Autrement dit, les conflits d’intérêt, les oppositions idéologiques, les différentes conceptions en matière de sécurité ne peuvent connaître une solution définitive. Aboutir à la résolution définitive d’un conflit ou fusionner les intérêts est une pure vue de l’esprit et elle est à la base des diverses utopies voire des idéologies totalitaires.


Dans la société internationale, les conflits font partie de cette société et des contradictions naissent entre les Etats, voire au sein même des Etats (rivalité entre Etat et ONG). La politique comme gestion des contradictions vise à donner sens aux phénomènes internationaux en les inscrivant dans leur cadre pluraliste. 
Il ne s’agit non pas de supprimer ces conflits mais de les maîtriser afin de s’orienter vers un compromis ou un projet positif et constructif. Ceci explique l’importance des négociations au plan international pour aboutir à une solution productive pour les parties au conflit. C’est pour ça qu’on dit que l’art du politique est de transformer les vices privés en félicité publique. 
Les contradictions sont rarement surmontées de manière définitive parce qu’une politique, c’est une tension permanente entre contrainte et volonté. 

Parfois, il y a une certaine ambiguïté chez les acteurs : l’ambiguïté est une stratégie. Il faut être capables de changer son action si les contraintes changent. 
On a la résurgence de certaines questions ou problèmes dormant car non résolus et qui apparaissent lors de certaines crises. Par ex, la question coloniale en France ou la question de l’orient qui court depuis le XIXè siècle avec le déclin de l’empire ottoman en passant par le proche orient, la guerre du golfe jusqu’au plan américain du moyen orient. Le passé qui ne passe pas doit être revisité, repassé. 
L’Etat en tant que médiateur de toute politique est l’instrument essentiel de maîtrise et d’action de cette société internationale, un société pluraliste. Autrement dit, l’Etat demeure l’horizon indépassable de la société internationale.

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