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Un système international bipolaire (1947-1973)

Suspendue pendant la guerre, la rivalité idéologique entre le camp communiste et l’Occident est ravivée à la fin du conflit. Le système bipolaire va dominer les relations internationales pendant plus de quarante ans. On soulignera ici les manifestations emblématiques de la bipolarisation puis l’institutionnalisation progressive du système bipolaire.

Un système international bipolaire (1947-1973)
Suspendue pendant la guerre, la rivalité idéologique entre le camp communiste et l’Occident est ravivée à la fin du conflit. Le système bipolaire va dominer les relations internationales pendant plus de quarante ans. On soulignera ici les manifestations emblématiques de la bipolarisation puis l’institutionnalisation progressive du système bipolaire. 
Section 1 : Les manifestations emblématiques du système bipolaire 

L’antagonisme entre les deux blocs (URSS/Etats-Unis) s’exprime tant en Europe qu’en Asie. Les deux protagonistes vont s’affronter par pays interposés comme le montrent les événements de la guerre froide (1947-1962) ; cette bipolarisation s’affirme certes mais aussi contestée à travers la montée notamment du Tiers monde. 

I) La guerre froide (1947-1962) 

La première crise éclate en janvier 1946 à propos de l’Iran et en mai 1946 lors de la guerre civile en Grèce : deux conceptions du monde s’affrontent ; l’année 1947 voit la tension s’accroître : l’URSS apparaît comme un adversaire qui a violé les règles du jeu des conférences de la paix en soumettant les pays de l’Est au joug de l’Armée rouge (violation des accords conclu à Yalta, Potsdam et San Francisco). 
Les fondements idéologiques de la guerre froide sont alors établis. 

A) Un affrontement idéologique 
Deux légitimités s’affrontent : celle issue de la Révolution d’Octobre 1917 et celle du libéralisme politique (camp de la liberté). Une nouvelle politique américaine se développe en Europe, après le retrait des Anglais de Grèce et les élections polonaises soumises au diktat de Moscou ; la rupture psychologique entre Etats-Unis et URSS s’est produite et va faire émerger des doctrines visant à préserver leur zone d’influence. 
1) La doctrine Truman 
Il s’agit d’une politique étrangère nouvelle lancée par le président Truman lors de son discours devant le Congrès américain le 12/03/1947. Cette doctrine vise à limiter l’influence russe en Europe, cette doctrine pratique alors la politique dite de « l’endiguement » ou théorie du containment (contenir l’URSS dans ses frontières issues de la seconde guerre). Cette doctrine vient combler les difficultés financières que connaît l’Europe (demande d’aide financière à la Grèce, en effet la GB a échoué en Grèce faute de moyens financiers pour agir et maintenir son influence dans cet Etat et aussi aide à la Turquie convoitée par l’URSS !), elle vise, cette doctrine Truman, à maintenir la paix et surtout les acquis de l’occident en Europe : une véritable croisade s’engage alors contre l’URSS. Cette doctrine Truman est fondée sur le principe de l’équilibre des puissances, accentuant ainsi la coupure en Europe. Cette doctrine est suivie d’un plan, le plan Marshall. 

2) Le plan Marshall 

Le Plan Marshall est le second volet de la nouvelle politique américaine en Europe. Le discours du général Secrétaire d’Etat Marshall à l’Université Harvard le 5 juin 1947 exprime une volonté d’aide économique à l’Europe pour lutter contre une Russie forte, aide américaine qui n’est pas désintéressée car l’Europe est bien sûre invitée à s’équiper en produits américains ! 
Cette coopération économique privilégiée avec l’Europe établit une ligne de démarcation entre les démocraties et les dictatures : en effet l’URSS rejette ce plan et les PECO au départ favorables le rejetteront sous la forte pression de l’URSS. La Conférence de Paris dont le rôle sera d’organiser cette aide va consacrer cette division de l’Europe. 
Face à ces initiatives américaines (doctrine Truman et plan Marshall) la réponse soviétique ne se fera pas attendre, notamment avec la création le 5 octobre 1947 du Kominform organe ayant pour but de coordonner l’action des partis communistes européens. 

3) La doctrine Jdanov 
Les discours prononcés par Staline et Jdanov lors du 30 ° anniversaire de la Révolution bolchevique (7 novembre 1947) évoquent l’idée d’une compétition mondiale désormais engagée entre les camps socialistes et le camp impérialiste. Le plan Marshall est perçu comme un projet de réorganisation économique du capitalisme lui permettant de surmonter ses crises ; face à ce camp impérialiste, il faut une discipline de fer, une « domestication » des communismes nationaux de l’Europe de l’Est ; pour préserver les zones d’influence soviétique a été crée le 5 octobre 1947 le Bureau d’information communiste ou Kominform dont l’objectif est d’instaurer une discipline collective à l’ennemi commun. Le Kominform, organisation politique est complété par la création en janvier 1949 d’une organisation économique, le COMECON ou CAEM (Conseil d’assistance économique mutuelle), sorte de réponse au plan Marshall ! 
Les événements de la guerre froide sont à lire au miroir de cet affrontement idéologique. 

B) Les événements marquants de la guerre froide
On retiendra ici les crises internationales qui ont marqué un tournant dans les affrontements entre les deux blocs. 
1) Le Blocus de Berlin 
Le « coup de Prague » de 1948 (gouvernement communiste imposé de force par Moscou) choque les puissances occidentales (même la Yougoslavie de Tito rompit ses liens avec l’URSS en juin 1948 !) : en tout cas les institutions quadripartites en Allemagne (zones d’influence américaine, anglaise, française et russe) voient leur fonctionnement bloquer. Un gouvernement allemand à l’Ouest est établi par les puissances occidentales. La tension est à son apogée en juillet 1948 avec le Blocus de Berlin : les voies terrestres sont coupées entre zones occidentales d’Allemagne et zone occidentale de 
Berlin, et ce pour des raisons techniques selon les russes !. Le pont aérien pour ravitailler Berlin Ouest est un succès pour le camp occidental, un échec pour l’URSS. 
Le divorce entre les deux blocs est désormais consommé. Le Blocus de Berlin prend fin le 12 mai 1949. Les 3 zones d’occupation occidentale en Allemagne sont fondues en une seule entité ; le 15 septembre 1949 émerge un nouvel Etat, la RFA, avec à sa tête le chancelier Konrad Adenauer. En réaction, la RDA est créée le 7 octobre 1949, avec en août 1961 la construction du Mur par les autorités est-allemandes (le « Rideau de fer », annoncé dès le 5 mars 1946 par Churchill prend forme en séparant l’Europe en deux blocs !). 

2) La guerre de Corée 

Entre 1950 et 1953, le théâtre de l’affrontement se situe en Extrême orient avec la guerre de Corée. 
A l’issue de la seconde guerre mondiale, la Corée est divisée en deux à la hauteur du 38° parallèle : au Nord, zone d’influence soviétique (régime communiste) et au Sud, zone d’influence américaine (régime pro-occidental). En juin 1950 les Nords-Coréens envahissent la Corée du sud ; réponse américaine par l’envoi d’une force de l’ONU (décision du Conseil de sécurité mais veto russe contre toute action militaire contre la Corée du nord ! d’où appel à l’AG où les Etats-Unis avait un fort soutien au moyen de la résolution Acheson du 3 novembre 1950, toujours en vigueur et sera appliquée lors de la crise de Suez en 1956 et la guerre d’Afghanistan en 1979 !) ; En juin 1953 c’est l’armistice, cette guerre de 3 ans (25 juin 1950 au 27 juillet 1953) constitue en tout cas l’un des paroxysmes de la guerre froide. 

3) La Crise de Suez 
Le Moyen –Orient devient à son tour le théâtre et le lieu où se joue la rivalité entre les deux blocs. 
L’Egypte de Nasser (au pouvoir entre 1954 et 1970) est l’objet d’attention particulière par les 2 grands : politique pro-occidentale ou « nationalisme neutraliste » ? L’arme essentielle de Nasser, la panarabisme, est perçu par les Etats-Unis comme une victoire diplomatique de l’URSS : la parade américaine fut alors la conclusion du Pacte de Bagdad du 24 février 1955 sur la coopération pour la sécurité et la défense entre l’Irak et la Turquie, liée étroitement au pacte atlantique, politique américaine dirigée en fait contre l’Egypte ! 
Le projet américain de financement du barrage d’Assouan est retiré à cause de la livraison d’armes modernes russes et tchécoslovaques à l’Egypte. La réponse de Nasser à ce refus américain de financer le barrage est la nationalisation du canal de Suez le 26 juillet 1956. Cette décision est désastreuse pour la France qui détient des actions à la Compagnie de Suez, pour la Grande-Bretagne qui est la principale usagère de cette voie navigable et pour Israël car le passage des navires israëliens est désormais interdit : c’est pourquoi ces trois pays, pour défendre leur intérêt projettent de faire échouer la politique de nationalisation de Nasser.

Les Etats-Unis se soucient avant tout de maintenir de bonnes relations avec les pays arabes producteurs de pétrole et non pas tant du transit par Suez, d’où une hésitation américaine tout au long de cette crise ; l’URSS soutient quant à elle la politique de nationalisation qui y voit là un progrès du camp socialiste (la nationalisation !). 
Les événements vont alors se précipiter : hostilité entre l’Egypte et Israël au Sinaï, demande de cessez-le-feu par la France et la Grande-Bretagne ; refus de l’Egypte entraînant ainsi une intervention militaire franco-britannique avec l’appui d’israël. 
Se développe alors une intense activité américaine aux nations-unies qui se poursuivra avec un ultimatum lancé par les Russes à la France, la GB et Israël le 5 novembre 1956, et enfin fin de l’opération militaire sous la forte pression des Etats-Unis. 
L’échec de cette intervention militaire franco-israëlo-britannique a montré la faiblesse des puissances moyennes face aux deux grandes puissances et aussi révélé les plans soviétiques au Moyen-Orient. Le résultat capital est l’élimination des influences françaises et anglaises de cette région clef : en ce lieu stratégique, les 2 grandes puissances sont désormais face à face. 

4) Les tensions en Europe centrale et orientale 
Le continent européen subit également le jeu des 2 Grands. Outre le problème allemand déjà analysé et la guerre civile en Grèce qui vont conduire à une nouvelle politique américaine en Europe (Doctrine Truman, plan Marshall…), ce sont les PECO qui sont marqués par des tensions aiguës et qui retiennent par conséquent l’attention. 
Face à la peur soviétique, l’Europe occidentale resserre ses liens avec les Etats-Unis : le libéralisme politique, l’économie capitaliste et l’atlantisme (Pacte atlantique de 1949 et OTAN de 1951) sont les 3 ciments du bloc occidental (dépendance de l‘Europe voulue et assumée donc à l’égard des Etats-Unis). Le bloc soviétique a été cimenté au contraire par la volonté unilatérale de l’URSS, structure donc plus impériale. Certes il existe un communisme national voire populaire (Yougoslavie de Tito, Albanie) mais la majeure parte de l’Europe centrale libérée par l’Armée rouge va connaître un « communisme domestique » : rejet russe de tout communisme national et volonté farouche de soviétiser l’Europe centrale et orientale (Doctrine Jdanov). 
Un phénomène de contestation apparaît cependant. Le refus de la bipolarisation est interne à chaque bloc, marquant ainsi le rejet de la logique des blocs : Du côté du bloc de l’est, il y a la Révolution hongroise de 1956, provoquée au départ par un mouvement de sympathie à l’égard d’un pays allié, la Pologne, qui connaît alors le 28 juin 1956 une grave émeute à Poznan visant une déstalinisation lente et la poursuite d’un socialisme propre à la Pologne. La Hongrie entre à son tour dans une lutte armée du 23 au 30 octobre 1956, lutte lancée par les étudiants suivie par les ouvriers et de nombreux soldats de l’armée hongroise : une volonté de libéralisation interne encore plus radicale qu’en Pologne. Après un premier retrait de Budapest, l’URSS décide une seconde intervention, l’insurrection est écrasée au moyen de chars le 4 novembre 1956. 
Ces expériences malheureuses donneront naissance à la doctrine soviétique de « souveraineté limitée » c’est-à-dire limitation de la politique de libéralisation en privilégiant l’intérêt collectif communiste. 
Au sein du bloc occidental, la RFA développe une politique autonome d’ouverture à l’Est et de dialogue avec la RDA (l’Ostpolitik initiée par le Chancelier socio-démocrate Willy Brandt) ; politique gaullienne de rapprochement avec l’URSS (traité conclu en 1970) et rupture de la logique des blocs par la France en développant l’arme nucléaire. Enfin, dès 1951, la construction européenne progresse avec la signature de traités communautaires notamment en 1957 sur la CEE dont l’objectif à terme est de concurrencer l’économie américaine. 

5) La crise cubaine et la fin de la guerre froide 
Cuba devient au début des années 60 un foyer du grand conflit Est/Ouest. 
Cuba, colonie espagnole, est une île indépendante depuis 1898 sous influence américaine. De 1934 à 1958 règne le colonel conservateur Batista, protégé des américains. Dès 1956, Fidel Castro, alors jeune avocat entame une lutte armée qui aboutit à son accession au pouvoir le 1° janvier 1959, nouveau gouvernement reconnu dans un premier temps par les Etats-Unis. Mais l’accord sucrier soviéto-cubain de février 1960 met du « piquant » ou « du sel » aux relations américano-cubaines et contribua à détériorer les relations entre Washington et La Havane. En juillet 1960 Castro nationalisa les entreprises américaines conduisant à la rupture diplomatique entre les 2 Etats le 3 janvier 1961. le régime castriste déclarant être désormais membre du camp socialiste, là c’en est trop pour les Etats–Unis qui décident de réagir. 
En 1961 se prépare l’affaire dite de la « baie des cochons » qui est une opération militaire menée par la CIA avec l’appui de l’opposition anti-castriste, opération qui marque la première crise de Cuba et qui se soldera par un échec cuisant ! Cuba se déclarant alors comme « République socialiste démocratique » et confie sa sécurité à l’URSS. 
Le président américain Kennedy prône alors une politique plus prudente : isoler Cuba et renforcer les régimes anti-communistes de pays latino-américains. Rappel par le Congrès américain le 3 octobre 1962 de la doctrine Monroe (non ingérence dans les affaires américaines à savoir sur tout le continent d’Amérique du Nord comme du Sud !). 
Castro demande l’appui de l’URSS contre l’agression américaine se traduisant par l’installation de missiles balistiques sur le sol cubain ; Kennedy est informé le 16 octobre 1962 de l’entreprise soviétique. C’est la deuxième crise de Cuba. La réponse américaine fut d’instaurer un blocus autour de 
Cuba pour empêcher l’acheminement de matériels militaires soviétiques suivi d’un ultimatum lancé aux russes : les éléments d’un danger réel de guerre atomique étaient réunis. Khrouchtchev accepta l’ultimatum américain à deux conditions : retrait des missiles sous le contrôle d’observateurs de l’ONU et engagement américain de non invasion de Cuba. La paix est sauvée, le règlement du conflit a mis aux prises les deux seules puissances ; un problème surgira alors entre l’URSS et Cuba car Castro estime avoir été non consulté sur le règlement du conflit. 
La crise des missiles de Cuba fait passer la doctrine de la dissuasion nucléaire de la théorie à la pratique ; cette crise convainc également les Etats-Unis de leur nouvelle stratégie nucléaire dite de « dissuasion graduée » élaborée dès 1961 par le secrétaire à la défense Mc Namara, stratégie selon laquelle à attaque par armes conventionnelles réponse de même nature ; à une explosion de bombe atomique réponse par une explosion de même nature, c’est le rejet de « représailles massives » mais plutôt graduer l’escalade de la violence et mesurer à chaque degré la réponse de l’adversaire. 
Cette crise a conduit aussi à la mise en place du « téléphone rouge » entre Moscou et Washington visant à éviter tout malentendu entre les 2 puissances atomiques, tout malentendu risque en effet un suicide réciproque (apocalypse nucléaire), qui à vrai dire ne tente personne.
A) La décolonisation du continent asiatique 

Les rapports entre les puissances coloniales européennes et leurs territoires en Asie sont modifiés par l’invasion et l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale. Le retrait du Japon a crée une conscience identitaire et révélé la faiblesse de l’Europe coloniale aux yeux des peuples colonisés. 
Décolonisation facile des empires hollandais et britanniques, plus difficile pour ce qui est le cas de l’Empire français en Asie. Indépendance du continent indien, de la Birmanie, de Ceylan (actuel Sri Lanka) et de l’Indonésie par des moyens pacifiques. Des tensions toutefois entre l’Inde et le Pakistan sur le cachemire ; l’Inde pays d’importance dans les relations internationales prône la neutralité Est/Ouest dans le contexte de guerre froide ; le Pakistan s’alliant sur la politique américaine ; le même processus se déroule pour l’Indochine française mais qui n’aboutira qu’au bout de sept ans après une guerre intense. 

1) L’Inde 

La volonté d’établir le « self government » dans l’Empire des Indes est un facteur décisif d’émancipation de l’Inde et ce dès 1945. Ce transfert de pouvoir élaboré par le Labour Party rencontre des difficultés sérieuses devant la présence de multiples communautés religieuses, notamment hindoues et musulmanes. En juin 1948, l’acte d’indépendance est adopté et il établit le partage entre 
l’Inde à majorité hindoue et le Pakistan à majorité musulmane, partition résultant d’une guerre civile. Les deux gouvernements s’affronteront ensuite pour le contrôle de certains territoires, notamment le Cachemire (projection Doc.). L’Inde (occupant le Cachemire-Jammu) cherchant à transformer le ligne de contrôle en frontière permanente et à mettre une administration acquise à ses intérêts ; le Pakistan (occupant l’Azad-Cachemire) vise l’annexion du territoire et soutient pour ce faire les mouvements radicaux cachemiris, pakistanais et étrangers venus participer au « djihad » ! Ce conflit semble nécessaire au pouvoir pakistanais pour renforcer une légitimité en déclin et semble plutôt un fardeau soutenable pour l’Inde ! 
L’Inde jouera un rôle international de premier plan avec une politique étrangère inspirée de la tradition gandhienne marqué par la neutralité. 
Depuis les années 90 l’Inde a libéralisé son économie et affirme son hindouisme face à l’Islam depuis l’arrivée au pouvoir en 1998 du parti nationaliste, le parti du Congrès. Ce Parti s’est depuis le 11 septembre 2001 (et surtout depuis l’attentat en décembre 2001 au parlement de New Delhi) rapproché des Etats-Unis et se pose comme contrepoids à la Chine qui étend son influence à sa périphérie (Pakistan, Myanmar, Népal, Bengladesh ; Projection Doc). 

2) L’Indochine 
L’Indochine française comprenait Tonkin, Annam (qui sont 2 protectorats au Vietnam), la Cochinchine (qui est une colonie) et enfin 2 autres protectorats le Laos et le Cambodge. 
De guerre coloniale (bombardement sur Haïphong par l’armée française en septembre 1946), la guerre d’Indochine se transforma en guerre anti-communiste d’où l’appui des Etats-Unis à la France. Le Vietnam est un Etat libre au sein de l’Union française et de la fédération indo-chinoise au sens de la Constitution de 1946. cette guerre d’Indochine de 7 ans engageait l’avenir de cette Union française. Le Cambodge et le Laos ne posant pas de problème : par les accords de janvier 1946 et d’août 1946 ils deviennent des Etats autonomes dans l’Union française puis indépendants par les traités de 1949 et 1953. 
Des problèmes sérieux se poseront au contraire pour les 2 autres protectorats (Annam et Tonkin) et la colonie de Cochinchine. Des accords sont conclus entre le général Leclerc et Ho Chi Minh en mars 1946 : ces accords prévoient que le Tonkin deviendra un Etat au sein de l’Union française et la France est aussi favorable à l’unification des trois Ky : Tonkin, l’Annam et la Cochinchine pour donner naissance au Vietnam. La Conférence de Fontainebleau s’ouvre pour la négociation avec Ho Chi Minh ; au même moment l’Amiral Thierry d’Argenlieu bombarde le port d’Haïphong le 19 décembre 1946 : c’est le début de la guerre d’Indochine. 
A la suite de la défaite des forces françaises à Dien Bien Phu s’ouvre alors la Conférence de Genève en juillet 1954 aboutissant à des accords d’armistice sur 2 points : la ligne d’armistice (le 17° parallèle, le Viet-minh au Nord et le gouvernement vietnamien au sud de ce parallèle). Et, 2° point, la date d’élections libres est prévue pour fin juillet 1956 pour la réunification du Vietnam. 
Ainsi la France abandonnait un territoire alors qu’elle avait dominé pendant plus de 70 ans. Ce départ d’Indochine signifiait son déclin comme puissance coloniale et allait encourager les mouvements de libération déjà perceptibles en Afrique.

B) La décolonisation du continent africain 

La décolonisation de l’Afrique interviendra avec quinze années de retard par rapport à la décolonisation asiatique. Ce retard peut s’expliquer par plusieurs facteurs : l’Afrique est une zone plutôt calme par rapport à l’Asie, une zone qui n’a pas été le théâtre d’enjeu et de stratégie durant la seconde guerre mondiale ni durant la guerre froide ; de plus la politique coloniale anglaise et française est différente de celle menée en Asie (en Asie une politique de promotion culturelle, sociale et administrative ainsi qu’une formation d’élites locales d’où une revendication à l’indépendance moins tranchée mais plus négociée). 
Avant 1957, l’Afrique connaît peu de pays indépendants (à l’exception de l’Ethiopie, le Libéria et Afrique du sud, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie). Mais entre 1957 et 1962, la majorité de l’Afrique va sortir de son statut colonial. Ce mouvement d’indépendance est symbolisé par la Conférence de 
Bandung de 1955, de plus c’est en 1957 que les deux grandes puissances intensifient leur action en faveur de la décolonisation. 
Pour saisir ce mouvement, il est utile de distinguer la décolonisation de l’Afrique noire de celle de l’Afrique du Nord. 

1) La décolonisation de l’Afrique noire 

Il s’agit de relever ici le processus particulier en oeuvre en Afrique noire anglaise, en Afrique noire française et au Congo belge pour comprendre les problèmes actuels sur ce continent (notamment de la politique africaine de la France). 

- L’Afrique noire anglaise 
L’esprit colonial anglais ne pratiquait pas l’assimilation et, par pragmatisme, a entrepris la décolonisation territoire par territoire en suivant le même processus : à savoir « colonies de la Couronne » l‘administration directe) puis « colonies à gouvernement responsable » assisté d’un Parlement et bénéficiant d’une gestion financière autonome puis enfin « colonie à self-government » avec autonomie renforcée. Il s’agit ainsi d’une décolonisation par étapes usant de négociations sous le contrôle du bureau central des colonies (Colonial Office de Londres) et aussi recueil de voeux de la population par les commissions royales d’enquêtes. Ont ainsi connu un tel processus en devenant des Etats indépendants : le Ghana (6 mars 1957), le Nigéria (1° octobre 1960), la Sierra Leone (27 avril 1961), le Kenya (12 décembre 1963), l’Ouganda (9 décembre 1962), la Tanzanie (29 septembre 1964) et Malawy (1° juillet 1964).

- L’Afrique noire française 
Le processus de décolonisation se distingue ici nettement de celui poursuivi par les Anglais. Il s’est agi ici d’une évolution de territoires africains vers une indépendance selon des normes générales et non au cas par cas. 
Aux termes de la Constitution française de 1946, les colonies d’Afrique noire et Madagascar sont des TOM ; le Cameroun et le Togo sont des « trusteeships » c’est-à-dire des mandats confiés par l’ONU à la France. De 1946 à 1958, trois territoires sont à distinguer : Madagascar, l’Afrique occidentale française ou AOF et l’Afrique Equatoriale française ou AEF et enfin les mandats du Cameroun et du Togo (territoires sous tutelle depuis 1945). 
Madagascar connaît une violente révolte en 1947 réprimée avec force. En AOF et AEF, définies dans le cadre de l’Union française (comprenant la France et les territoires associés), vont être élaborées des mesures de décentralisation, l’indépendance étant alors jugée impossible selon le principe constitutionnel de l’unité et de l’indivisibilité de la République française. 
Le Cameroun devient indépendant le 1° janvier 1960. c’est véritablement sous l’impulsion de de Gaulle, revenu au pouvoir le 1°juin 1958 que l’idée d’indépendance des territoires de l’AOF et de l’AEF va être peu à peu admise et dans le cadre de la Constitution de la V° République du 4 octobre 1958 c’est-à-dire choix entre le régime de la Communauté française ou Indépendance. 
Le référendum constitutionnel de septembre 1958 sur le choix du statut (Communauté ou indépendance ?) aboutit à l’indépendance de la seule Guinée, tous les autres territoires d’Afrique noire et Madagascar devinrent membres de la Communauté (autonomie interne et non externe des Etats membres !). mais l’idéal d’indépendance gagna les élites africaines. A ce nouvel état d’esprit, de Gaulle octroya, par des accords négociés en début des années 60, l’indépendance au Mali. A l’exemple du Mali, les autres Etats demandèrent un transfert de compétences aboutissant à une indépendance de fait :Madagascar devint indépendant le 26 juin 1960 puis 4 Etats d’AEF (Congo, Gabon, république centrafricaine et Tchad) ; les pays dits de l’Entente (Côte d’Ivoire, Dahomey, Haute Volta et Niger) se résignent aussi à l’indépendance (ces pays en effet s’opposaient à la nouvelle Communauté contractuelle menant à l’indépendance et qui a désagrégé la Communauté constitutionnelle définie par la Constitution de 1958 !). 
La Mauritanie connut son indépendance le 19 octobre 1960 sans avoir appartenu à la Communauté française d’origine.
Ainsi la décolonisation de l’Afrique noire se fit grâce au général de Gaulle d’une façon pacifique et à l’exception de la Guinée, des liens de coopération d’aide et d’assistance furent maintenus avec 
l’ensemble des anciens TOM ou territoires sous tutelle (politique poursuivie dans le cadre de l’Union européenne où la France a initié les conventions de Lomé venant en aide à ces territoires anciennement colonies française !). 

- Le Congo belge 
La Belgique possédait depuis 1908 le Congo et depuis 1919 les mandats du Ruanda et de l’Urundi, dans les régions des Grands lacs. La politique coloniale belge est pour l’essentiel d’ordre économique (or, cuivre et uranium au Congo belge qui fera la richesse de la Belgique et son commerce florissant de pierres précieuses), c’est pourquoi l’idée d’indépendance est impensable, cette colonisation doit durer aussi longtemps que possible. Dans cette perspective, était mis en place un système paternaliste où l’emploi subalterne est réservé aux Africains. 
Dès 1945, cette solution ne pouvait durer : des mouvements nationalistes bien que faibles commençaient à s‘exprimer. En 1957, l’indépendance du Ghana fait des émules et on vit éclater en juin de la m^me année une émeute au stade de Léopoldville. L’indépendance de la Guinée en 1958 et du Congo Brazzaville en 1960 accélérèrent le mouvement : l’indépendance du Congo belge est proclamée le 30 juin 1960. 
Mais la crise congolaise de juillet 1960 (mutinerie contre les officiers belges, la province riche du Katanga proclamant son indépendance) exigea l’intervention de l’ONU. 
Patrice Lumumba, symbole de l’indépendance africaine, fut assassiné en janvier 1961, après sa mise à l’écart par le général Mobutu le 14 septembre 1960. Les territoires sous tutelle que furent le Ruanda et l’Urundi sont marqués par les luttes entre Hutu et Tutsi : en 1959, massacres des Tutsi par les Hutu ; le Ruanda devenant le Rwanda devient indépendant le 1°juillet 1962 et dirigé par les Hutu, l’Urundi devenu le Burundi aussi. 

2) La décolonisation du Maghreb et la question algérienne 
Le problème tunisien apparaît avec les nationalistes, avec à leur tête le leader du Néo-Destour, H. Bourguiba, qui réclamèrent l’autonomie interne du pays avant la phase ultime qu’est l’indépendance ; un régime de co-souveraineté franco-tunisien fut retenu par la France mais rejeté sous forme de résistance armée à travers le pays. En 1954, cette autonomie est proclamée sous forme de convention générale du 3 juin 1955. mais l’indépendance marocaine en 1956 amena la Tunisie a réclamé elle aussi l’indépendance d’où l’accord du 15 juin 1956 lui reconnaissant le statut d’Etat indépendant sauf dans le domaine militaire (risque d’aide à l’Algérie, alors en guerre d’indépendance !). 
Dans un cadre identique de celui de la Tunisie (statut de protectorat c’est-à-dire une certaine autonomie interne) le Maroc évolua vers l’indépendance avec certaines particularités toutefois : une partie du Maroc est en effet sous protectorat espagnol, une résistance forte du parti de l’Istiqlal avec actes terroristes et exil forcé en Corse du Roi Mohamed V, grand-père de l’actuel Mohamed VI. Puis changement de politique française vers une solution de retour du roi alors très populaire et accession du Maroc à un Etat indépendant. Des négociations s’ouvrirent à Paris le 15 février 1956 et déclaration d’indépendance le 2 mars 1956. le Roi du Maroc pris à son tour une position en faveur de l’indépendance algérienne. 
Le problème algérien a ceci de particulier qu’il est juridiquement un problème intérieur français (l’Algérie est composé de 3 départements qui font partie intégrante du territoire national). De plus l’Algérie, à la différence du Maroc et de la Tunisie, n’a jamais constituée une nation au sens de population homogène (présence forte de colons d’origine française et espagnole depuis des générations dont l’influence était grande sur les institutions et milieux politiques !). L’insurrection du 1° novembre 1954 (« Complot de la Toussaint ») déclenchera une guerre qui durera huit ans et s’achèvera avec les accords d’Evian signés le 18 mars 1962. Ces accords prévoyaient un référendum d’autodétermination (1° juillet 1962) ; cette période de négociation est marquée par le terrorisme de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète), une résistance armée contre l’Algérie indépendante et pour une Algérie française.
Sur le problème algérien émerge également la figure centrale du général de Gaulle : début des années 50, il déclarait que l’Algérie resterait toujours sous souveraineté française ; mais la situation en Algérie modifia sa vision. Le 13 mai 1958, un Comité de salut public est mis en place par les généraux Salan et Massu et en appelant au général de gaulle pour éviter une guerre civile et restaurer l’unité 
nationale ; le souci majeur devient alors le prestige et l’influence de la France dans le monde, pour cela il valait mieux accorder l’indépendance à l’Algérie car la guerre coloniale nuisait à cette image de la France. Pour ne pas choquer l’armée et les colons favorables à l’Algérie française, il procéda par étapes, il lui faudra 4 ans pour aboutir à la paix. 
Le 16 septembre 1959 il évoqua 3 solutions possibles : soit indépendance totale ou sécession, soit assimilation complète à la France, soit un système d’autonomie et d’association avec la métropole. Le choix de l’indépendance heurta de front les colons d’Algérie : ainsi en janvier 1960, un soulèvement a lieu au centre d’Alger, la semaine des barricades se termina par un échec ; en juin 1960, de Gaulle propose la création d’une Algérie algérienne (c’est-à-dire ni Algérie française ni Algérie musulmane) ; le 8 janvier 1961 a lieu le référendum d’autodétermination de l’Algérie, une majorité se prononce pour la fin du conflit. Un coup d’Etat des généraux a lieu durant le 21 et 22 juin 1961, mené par les partisans de l’Algérie française (le « putsch » d’Alger). L’échec des généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud les conduit à créer l’OAS.

II) La contestation externe de la logique des blocs : Décolonisation et non alignement 

La fin des années 50 voit la naissance de nouveaux Etats nés du processus de décolonisation. Commencé en Asie, le mouvement d’émancipation a atteint l’Afrique dans les années 60 et aboutira à l’émergence du principe de non–alignement. 
Dès le XIX° siècle, les Etats européens (Grande-Bretagne, France, Espagne, Portugal, Hollande…) ont établi des colonies qui leur ont procuré richesses et prestige. Ces Etats freineront par conséquent toute volonté d’indépendance politique, mouvement pourtant irréversible. L’ONU jouera un rôle d’amplification et d’accélérateur du processus de décolonisation avec le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’URSS se fera l’allié naturel de ces « mouvements de libération nationale », par idéologie et stratégie ; les Etats-Unis n’ayant pas de colonies sont aussi favorables à ces mouvements. 
De 1945 à 1960, la décolonisation concernera pour l’essentiel les pays du Moyen –Orient et l’Asie du Sud-Est (Inde et Pakistan). La Grande-Bretagne se retira du Moyen orient suite au plan de partage de la Palestine (29 novembre 1947) et obligea la France à abandonner la Syrie et le Liban (avril et août 1946). Suivra dans les années 60 la décolonisation en Afrique. 
Le résultat de ce processus est la présence d’une centaine de nouveaux Etats au sein de l’ONU. Ainsi entre 1945 et 1962, un bouleversement profond affectera les relations internationales, celui de la fin des empires européens et l’apparition du Tiers-monde.

Introduction aux relations internationales

Les conséquences de la décolonisation sur le système international sont importantes : l’arrivée de nouveaux Etats va modifier en profondeur le fonctionnement de la société internationale : diversité de cette société, nouvelles approches des rapports sociaux et modes de vie ; de plus, à l’antagonisme Est/ouest vient s’ajouter le clivage Nord/Sud ; ces nouveaux Etats vont peser d’un poids certain sur le comportement des anciennes puissances coloniales ; l’émergence du Tiers–Monde sur la scène internationale se produit en pleine guerre froide caractérisée par la logique des blocs : ces Etats vont unir leurs efforts dans un mouvement dit de non-alignement. 

C) Le non-alignement 

Le mouvement de non alignement fait apparaître trois grandes figures qui vont jouer un rôle décisif : Nehru, Tito et Nasser (Inde, Yougoslavie et Egypte). 
L’Inde se veut le pays champion d’une politique « neutraliste » et le leader de l’anticolonialisme dans le monde ; cette position la conduit à une certaine hostilité à l’égard de l’Occident, en particulier les Etats-Unis symbole de matérialisme et d’impérialisme. En fait l’URSS favorisait le « neutralisme indien » et les liens tissés entre l’Inde, la Yougoslavie et l’Egypte. Ce bloc neutraliste est symbolisé par la Conférence de Bandoeng du 18 au 24 avril 1955. Les pays présents, une trentaine, étaient pour la plupart d’anciennes colonies ou protectorats d’où une condamnation sans réserve du colonialisme et de la ségrégation raciale. Cette conférence aborda la question des rapports Est/ouest par le biais du « colonialisme soviétique » en Europe centrale et orientale ; ce bloc neutraliste se voulait comme une troisième force internationale pour favoriser la coexistence entre l’Est et l’Ouest. Le neutralisme n’excluait pas toutefois les alliances que les Etats-Unis avaient conclu avec certains de ces Etats d’Asie et d’Afrique. 
La doctrine de non-alignement s’entend des pays qui se mettent à l’écart de l’affrontement entre les deux blocs et poursuivent leur propre système politique économique et social : « Nous voulons autant que possible rester à l’écart de la politique des blocs alignés les uns contre les autres et qui peut conduire à de nouveaux désastres sur une échelle encore plus grande. Nous jouerons pleinement notre rôle de nations indépendantes dans les conférences internationales avec notre politique » Nehru, 1946. 
Illustration de cette doctrine de non-alignement : Tito, rupture entre Belgrade et Moscou en 1948, quittant ainsi le bloc de l’Est. Nasser au pouvoir de 1952 à 1970, conçoit un « neutralisme positif » comme moyen de pression tantôt sur l’Est tantôt sur l’Ouest en vue d’avantages diplomatiques, économiques et financiers par une politique de bascule.
Il demeure malgré tout que le bloc occidental est identifié au colonialisme, à l’impérialisme voire au racisme ; le bloc de l’Est, par son stalinisme et post –stalinisme ne procure pas non plus d’attrait particulier. 
Ce qui fonde le non-alignement, c’est-à-dire le refus des blocs, c’est semble-t-il une affirmation de l’identité culturelle spécifique à ces nouveaux Etats anciennement colonisés : revendication de la négritude, de l’arabisme, de l’africanisme et de l’asiatisme. Deux aspects dans le doctrine de non-alignement : l’aspect négatif, un refus de tout alignement idéologique ou politique et un contenu positif, la recherche d’une troisième voie entre les politiques des deux grandes puissances. 
Plusieurs conférences se suivront en poursuivant un tel objectif : après Bandung en 1955, dont l’objectif est la libération des peuples colonisés, s’ouvre en 1961 la Conférence de Belgrade sur l’idée 
de non-alignement. Le mouvement de non-alignement devient une force morale et non politique : échec d’une troisième voie. 
La Conférence du Caire d’octobre 1964 soulève le problème du sous-développement économique ; la Conférence de Lusaka de septembre 1970 met l’accent sur la solidarité entre Etats non-alignés. ; La Conférence d’Alger de septembre 1973 (l’esprit d’Alger) vise l’instauration d’un nouvel ordre économique international par une coopération des pays du tiers monde et une souveraineté permanente sur leurs ressources naturelles. 
Mais la post-décolonisation connaîtra un arc de crise qui va secouer le tiers-monde de l’Amérique latine à l’Asie du sud est : fragilité des Etats-nations, de leur économie, inégalité de puissances conduisant à des impérialismes régionaux (cas du brésil et du Vietnam). 
L’échec du non-alignement va surtout accélérer la mondialisation du conflit Est/Ouest. En effet, le ciment du non-alignement est la lutte anti-coloniale : le post colonialisme va développer des stratégies nationales donc des intérêts politiques qui vont diviser les pays non-alignés. 
Les deux grands épisodes de l’après guerre ont été la décolonisation et la guerre froide ; la guerre d’Algérie annonce la fin des Empires. 1962 est la date symbole d’une époque : la décision d’octobre lors de la crise de Cuba ouvre l’ère de la dissuasion et marque la fin des crises connues sous le nom de « guerre froide » (pas de « guerre chaude » entre les 2 Grands mais par conflits interposés ou « conflits périphériques »). 
Une approche nouvelle des relations internationales s’ouvre alors : celle de la coexistence pacifique sous la forme d’une institutionnalisation progressive du système bipolaire. 

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