La mondialisation politique face aux relations internationales
On a une volonté d’universaliser la démocratie politique et les droits de l’homme.
1) Démocratie politique et droits de l’homme
Les droits de l’homme sont l’influence conjuguée de politique
étatiques, d’organisations internationales ou d’ONG et sont
devenus les talons de mesure des politiques des Etats.
Le
respect des droits civils et politiques va souvent de pair avec
l’extension de la démocratie politique.
L’exemple de ces progrès démocratiques sont les PECO qui ont
intégrés l’Union Européenne depuis mai 2004 : une des conditions
pour adhérer à l’union est le fait de devoir être un pays
démocratique.
Il demeure des régimes autoritaires dont la Chine, la Corée du
nord, cuba où la priorité est donnée aux droits économiques et
sociaux plutôt qu’aux droits civils et politique. Cependant, on ne
peut dissocier les deux types de droits.
On a un échec dans ces pays du développementalisme qui l’idée
que les nécessités économiques font que l’on peut s’autoriser
des régimes plus ou moins autoritaire : économie d’abord,
démocratie après.
Le malheur est que ces pays n’ont connu ni développement ni
démocratie.
Pourtant l’idée était séduisante, en effet le
premier impératif pour tout peuple est la survie.
Le
développementalisme a une idée réductrice : certes la démocratie
en occident n’a pu être atteinte qu’une fois atteint un seuil
économique mais cette évolution se marque dans un cadre culturel
propre à l’occident marqué par un idéal de liberté. Autrement
dit, il semble que la liberté politique et sociale a précédée
l’économie. Ainsi, la grande charte des droits en Grande
Bretagne a précédé le capitalisme.
Le développement est un tout : on ne peut dissocier économie et
société.
C’est ce qui explique l’échec du
développementalisme.
Une démocratie est basée sur deux piliers : elle nécessite la
figure du citoyen (pas de démocratie sans citoyen) et elle
nécessite un espace public, un espace de « vivre ensemble »
reconnu et accepté.
Ces deux impératifs forgés par
l’occident peuvent-ils être transposables ailleurs ?
Certains auteurs ont montrés l’impossibilité démocratique des
autres pays (Afrique, orient).
Si on adopte l’idée que ces
deux impératifs se fondent sur un donné humain universel, il
semble donc que chaque Etat peut reformuler, en fonction de son
histoire et de sa culture, ces impératifs sans se
renier.
Selon Renan, chaque société est structurée par des valeurs qui
la font vivre.
En Afrique, on avait une citée africaine
anté-coloniale fondée elle aussi sur un principe de
participation et de délibération.
De même, une citée
organisant à sa manière la séparation des pouvoirs.
Autrement dit, dans cette société africaine on avait des
mécanismes de surveillance et de rééquilibrage des
pouvoirs.
Il faudrait un renouvellement des valeurs, c'est à dire d’une
part penser la modernité à partir de sa tradition, c'est à dire
faire l’inventaire de ces valeurs traditionnelles et d’autre
part il faut penser la démocratie comme éducation du peuple ou
démopédie pour former et le citoyen et l’espace public.
On
a plusieurs ouvrages dont Et si l’Afrique refusait le
développement ?
Il faut repenser les institutions : l’importance du pluralisme
comme technique d’éducation à la tolérance et également un Etat
impartial et non un Etat patrimonial ou comme gisement
alimentaire selon l’expression de Mbembe dans la pensée
africaine de A Ndaw.
L’invention de la démocratie sur le continent africain peut
exister pour peu que l’Afrique maintienne sa vitalité
spirituelle et celle de la communauté, évitant ainsi les excès
de l’individualisme démocratie.
On ne peut dissocier économie et société.
Sur la scène internationale, l’évolution se manifeste par le
développement d’un politique de démocratisions menée par les
Etats de traditions démocratie et également par les organismes
internationaux comme l’ONU, l’Union Européenne, l’OSCE avec
l’appui d’ONG spécialisé comme Amnesty international.
Pour ceci, on met en place un contrôle des élections, une
éducation civique, une formation du personnel politique une
assistance technique.
Il s’agit de conjuguer les
principes divergents : la possibilité pour chaque Etat de
choisir son régime politique et la promotion de la démocratie
politique par les Etat qui se considèrent comme investit de
cette mission universelle, cela fait suite à la mission
civilisatrice de la période coloniale.
Cette colonisation permet de passer l’âge métaphysique où
l’activité principale est la guerre à l’âge scientifique où
l’activité humaine principale devient l’exploitation de la
nature.
Certains auteurs s’opposaient à
l’uniformisation du mode occidental dont Max Weber.
On
veut fonder l’empire colonial et justifier la mission
civilisatrice de l’occident.
L’auteur du livre de la
jungle a qualifié la colonisation comme étant « le fardeau
de l’homme blanc ».
Aussi, Jules Ferry évoque en 1885 le devoir des races
supérieures sur les races inférieures.
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La mission actuelle vise à faire émerger un droit à la
gouvernance démocratique qui doit faire émerger le droit à
l’ingérence démocratique automatique afin de pouvoir imposer
la démocratie dans certains cas (Irak).
Cela fait
reconnaître un droit d’ingérence humanitaire : l’action
d’ONG dans certains Etats qui vise à protéger l’individu et
non pas l’Etat.
On a la création d’une justice pénale internationale en 1998
et la volonté aussi d’appliquer les ONG pour en faire des
instruments de contrôle de contre-pouvoir. L’autre aspect de
cette mondialisation est l’émergence d’une société civile
mondiale et d’une opinion publique mondiale qui émerge dès
le début du XXè siècle pour s’opposer à la politique
coloniale.
Cette émergence de la société civile s’inscrit certes dans
le cadre des Etats mais a aussi des effets internationaux :
elle soulève des problématiques sur le terme de
l’humanitaire.
Dès 1863 apparaît un droit humanitaire
avec la création du CICR (la croix rouge).
On a aussi
des thèmes sur le désarmement, les droits de l’homme ou
l’environnement.
Ces thèmes ont pour point commun la
volonté de donner naissance à une société des individus
par-delà les Etats (c’est le fonctionnalisme).
Autrement dit, la société des individus partagerait un
destin commun et serait unie alors que la société des Etats
serait unie par l’intérêt entre société souveraine.
2) La protection de l’environnement
La convention de 1991 interdit la chasse en mer. En 70, on a
des recherches sur les mécanismes régissant notre milieu.
On réalise qu’il faut mener des politiques de
protection de l’environnement.
La déclaration de Stockholm de 1972 est suivie par la
convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine
mondial culturel et naturel du 16 novembre 1972, convention
qui sera à la base de la charte mondiale de la nature du 28
octobre 1982 puis enfin de l’agenda 21 approuvé le 26 juin
1992 lors du de la Terre de Rio de Janeiro.
Par ces actes émerge un droit de l’environnement qui est à
caractère déclaratoire, c'est à dire qu’il y a une profusion
de textes mais rarement appliqués et parfois difficilement
applicables et un droit au contenu imprécis.
En effet,
l’interprétation des règles se fonde sur un principe
indéterminé et flou : le principe de précaution.
Autrement dit, c’est un droit mou car il manque une
réelle volonté politique à appliquer ce droit et aussi par
un manque de moyen mis à disposition des organes
internationaux d’exécutions.
La notion de développement durable veut concilier économie
et écologie afin de pouvoir satisfaire les besoins actuels
et ceux des générations futures.
Il faut considérer le
présent concret sans négliger l’avenir abstrait.
C’est
un principe d’équité intergénérationnel.
on trouve une application de ce concept de développement
durable dans l’indicateur de développement humain (IDH)
élaboré en 1990 par le programme des nations unies.
Cet IDH mesure le niveau de vie des populations à
partir de critères non seulement quantitatifs (PIB/habitant)
mais aussi qualitatifs (bien être, qualité de vie,
éducation).
Il tient compte de l’espérance de vie à la
naissance ou du taux d’alphabétisation et varie d’une
échelle de 0 à 1.
L’IDH peut être combiné à d’autres indices tels l’indice de
participation des femmes (IPF) ou encore celui de
l’inégalité potentielle entre les sexes (ISDH).
La question environnementale devient centrale dans les
relations internationales. La suffisance alimentaire et
respect de l’environnement débouche sur le protocole de
Kyoto qui est entré en vigueur en 2005 : il a pour but de
renforcer la lutte contre les gaz à effet de serre (GES) qui
provoquent une lésion de la couche protectrice qu’est la
couche d’ozone.
L’environnement est un domaine où le militantisme manifeste
: les partis écologistes font pressions sur les politiques.
Depuis mars 2005, la France a inscrit la charte de
l’environnement dans le préambule de la Constitution.
L’environnement est un droit de l’homme.
Dans la plupart des Etats, il y a des partis écologistes
qui sont des partis politiques qui participent aux
gouvernements.
Ceci démontre que l’Etat demeure le
cadre indépassable de l’action politique.
On peut
dire que la diffusion des idées écologistes a une
traduction institutionnelle notamment avec l’idée des
ministère de l’environnement, ce qui n’était pas le cas
avant.
Les débats sur l’environnement font resurgir les
antagonismes nord/sud.
On relève en effet que la
globalisation écologique est perçue par les pays en voie
de développement comme une ingérence dans les affaires
intérieures.
Ces PVD dénient aux pays riches, grands
pollueurs de l’écosystème, le droit de
mettre en place des règles préjudiciables pour leur
économie qui est leur seule arme de lutte contre la
pauvreté endémique.
Les pays du nord sont davantage tentés par l’exportation
de leurs déchets que de leur retraitement.
C’est le
problème du sud, poubelle des pays industrialisés.
Les problèmes écologiques deviennent sensibles avec
l’accroissement démographique de la planète : on a le
problème de l’eau.
Malgré les progrès incontestables de la médecine, on un
certain doute vis-à-vis de cette science.
3) La mondialisation culturelle
La culture est le système de représentations, de
valeurs, de règles de conduite et modes de vies propres
à chaque société et qui permet l’affirmation de son
identité ; la mondialisation affecte également les biens
culturels selon le principe libéral de la culture comme
marchandise : d’où une tendance à l’homogénéisation des
comportements et attitudes.
Cette mondialisation semble fondée sur un individualisme
et une indépendance absolue des individus et également
sur le primat accordé à l’économique et au marché.
Le problème étant que la culture est un instrument
d’identité rassemblant des individus au sein d’une
communauté ; c’est pourquoi cet universel véhiculé par
la mondialisation culturelle devra composer voire
entrera en conflits avec d’autres expressions de
l’universel comme la transcendance religieuse (toute
religion vise à l’universel) ou transcendance laïque
(toute République laïque vise aussi l’universel).
Ainsi les réactions à cette homogénéisation
culturelle planétaire prennent soit la forme de
revendications identitaires parfois agressives soit la
forme de protections renforcées des cultures nationales
menacées par l’hégémonie culturelle américaine (débats
au sein du GATT en 1994, puis de l’OMC en 1999 et l’OCDE
en 1998 sur l’exception ou la diversité culturelle
!).
Les nouvelles techniques d’information et de
communication deviennent un instrument puissant de
domination culturelle des Etats les plus
nantis.
Au sein de la société internationale existe un ensemble
complexe d’appareils idéologiques transmettant de
manière douce les valeurs dominantes (médias, cinéma,
publicité, agences de presse...).
La communication
rapproche et met fin aux distances géographiques ;
certes, comme l’écrit D. Wolton dans son ouvrage Il faut
sauver la communication, Flammarion, 2005, « chacun voit
tout ou presque, mais la visibilité du monde ne suffit
pas à le rendre plus compréhensible » : en d’autres
termes la fin des distances géographiques renforce les
distances culturelles entre les peuples.
C’est
qu’en effet chacun est à un stade différent de
développement économique, politique, social ; de plus le
modèle occidental, notamment par ses succès économiques,
semble aujourd’hui dominant ; et le paradoxe étant que
plus ce modèle affirme sa domination plus ces
différences seront visibles, d’où nécessité de respect
de l’identité des peuples, il faudra davantage «
d’efforts mutuels pour se tolérer et accepter de
coopérer » (D. Wolton, Internet et après ?, Flammarion,
1999).
L’identité des peuples puise ses racines dans la
tradition, l’histoire mais aussi parfois par
opposition à l’Occident, et ici la religion paraît
souvent le refuge de cette affirmation identitaire.
Dans ce nouveau contexte de pluralisme
identitaire, le respect de l’identité des peuples
devient un enjeu considérable, une question sensible
(cf débat récent sur les caricatures visant l’identité
des peuples musulmans : comment concilier liberté
d’expression, si tant est qu’il s’agit ici d’une telle
liberté et respect de l’identité d’autrui ?).
Le
respect des différences culturelles, spirituelles ou
religieuses deviennent des valeurs fondamentales dans
notre monde de communication globale.
L’ouverture au monde de nos sociétés, par la
rencontre d’autres cultures et d’autres sociétés,
permet de prendre la mesure de notre ignorance et de
nos préjugés.
De nos jours , le rôle de la culture dans les relations internationales est soit perçue comme source de conflit (S. Huntington et le choc des civilisations) soit au contraire comme dialogue entre les peuples : « le dialogue fécondant des cultures » devant, selon Teilhard de Chardin, aboutir à l’émergence d’une « Civilisation de l’Universel » ; ou encore chez J. Habermas pour qui l’éthique démocratique, fondée sur la discussion, est commune à tous les groupes culturels, selon lui la culture est par définition ouverte à défaut de décliner voire de disparaître (d’où le thème du multiculturalisme ou métissage culturel) mais la culture est aussi à protéger face l’uniformisation rampante de la mondialisation (d’où le thème de l’exception culturelle). Double facette donc de la culture au plan international.
En tout cas, l’uniformisation des comportements et
modes de vie induit alors des réactions plus ou moins
agressives.
Le risque alors est celui d’une tendance à la
dislocation, à la fragmentation de la société
internationale.
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