
Le clivage Nord/Sud : Alternatif entre le capitalisme (bloc de l’Ouest) et le socialisme (bloc de l’est)
On doit le terme « tiers-monde » au démographe A. Sauvy qui en 1952 l’utilise en référence au terme Tiers-Etat sous la Révolution française de 1789.
Ce terme « tiers-monde » est repris lors
de la conférence de Bandung de 1955,
conférence des pays non-alignés qui
refusaient la logique des deux blocs
Est/Ouest, conférence qui vise à
construire une nouvelle voie entre le
capitalisme (bloc de l’Ouest) et le
socialisme (bloc de l’est), cette
troisième voie conduira au clivage
Nord/Sud.
Cette vision vise à un
dialogue entre le Nord et le Sud, dialogue
qui est à repenser avec les effets d’une
globalisation économique apparue dès la
fin du XIX° siècle.
Le paradoxe de nos jours est que la
richesse côtoie la pauvreté dont
l’expression majeure est le clivage
Nord/sud mais aussi la fracture au sein
même des sociétés développées.
Inégalité dans la répartition des
richesses, inégalité devant les besoins
primaires (alimentation, eau, logement),
inégalité devant la maladie (la pandémie
du Sida), inégalité devant
l’instruction.
En 2000, sur environ 6,2 milliards
d’habitants près de 1,2 milliard de
personnes dans le monde souffre de
pauvreté extrême, la majorité se trouve en
Asie du Sud (Bengladesh, Pakistan, Inde,
plus de 500 millions), en Afrique
subsaharienne (300 millions environ) et en
Chine (environ 200 millions),
en Amérique du sud (environ 78
millions).
En 2003, on estimait que
la moitié de la population mondiale vivait
avec 2 dollars par jour alors que chaque
tête de bovin aux Etats-Unis recevait 2
dollars et demi de subvention !
On estime que 20% des pays riches se
partagent plus de 85% du PIB mondial ;
dans les pays développés on parle de
pauvreté relative (par ex. en France
ressources inférieures de 50% au revenu
médian, revenu médian estimé à environ
600 Euros par mois).
Ainsi la
montée de la pauvreté est globale,
concerne autant les pays développés que
les pays no, développés.
Face à cette situation, les réunions
internationales, notamment les
conférences de l’OMC de Seattle (1999),
de Doha (2001) et de Cancùn (2003) n’ont
pas donné de résultats probants.
En théorie, le commerce
international bénéficie à tous, mais en
pratique, les mesures protectionnistes
érigées par les pays riches (PAC dans
l’UE, protectionnisme agricole
américain...) faussent les règles
économiques du
libre-échange.
D’où un clivage Nord/Sud polarisé
sur la question agricole (c’est que
l’agriculture demeure pour les pays du
Sud un secteur vital mais aussi un
domaine où peut s’exercer leur avantage
comparatif).
D’où également une
volonté de lutter contre le libéralisme
sauvage, une meilleure régulation du
libre échangisme et le développement de
thèses favorables aux pays du sud,
thèses portées par des ONG ou groupes de
pressions regroupé dans le courant à
vocation universelle,
l’altermondialisme.
A l’inverse, l’ouverture aux échanges et aux investissements sans contrôle de l’Etat nuisent au développement (cas du Mexique).
Ces formes d’inégalité menacent la
cohésion sociale, la situation
économique et l’équilibre démographique.
Ces inégalités criantes peuvent être
sources de conflits sérieux à
l’intérieur avec un impact sur la
société internationale.
Ce
phénomène s’explique en partie par des
facteurs démographiques et
économiques.
Un autre facteur est celui de la «
mauvaise gouvernance » (Rapport 1999 du
Programme des Nations unies pour le
développement ou PNUD, « Pour un
développement à visage humain »).
Le concept de gouvernance,
notamment économique et financière,
renvoie à une demande de démocratisation
et de transparence dans les pays du
tiers monde.
Les aides au
développement deviennent des aides
conditionnées c’est-à-dire fondées sur
le respect du principe de
gouvernance.
On le voit donc notre monde est face
à des défis majeurs aux effets
multiples tant sur nos sociétés
internes que sur la société
internationale.
Mais les questions et
défis auxquels est confrontée la
société internationale actuelle sont
le produit d’une évolution historique
qu’il s’agit à présent de retracer
dans ses grandes lignes. L’analyse de
la formation historique de la société
internationale permet de comprendre le
nouvel ordre international issu de la
seconde guerre mondiale.
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